Le blog de aurelieaurelieoh

Trois mois ont passé depuis mon dernier article. Trois mois qui ont tourné autour d'une seule actualité : les fautes de mon barman aboutissant sur son licenciement avec une amende de 550€ pour moi...

Aaaaaaargh!!! Ca fait partie de mes responsabilités mais quand même ça fait ch.... !

Tout a commencé en décembre, une soirée où je laisse mon barman seul. Le lendemain je contrôle les tickets qu'il a sortis et là je vois 2h40 du matin!!!! What???? Qu'est ce qu'il foutait à encaisser des gens après 2h du mat'? Dès qu'il revient bosser je le chope entre quatre yeux pour lui demander ce qu'il avait foutu, et je le préviens qu'il va recevoir un avertissement pour avoir gardé des clients aussi tard dans le bar.

Moins d'un mois plus tard il me refait la même... Sauf que là, c'est les flics qui me mettent au courant de ses déboires et j'ai pas du tout apprécié... Un samedi soir où une fois encore je le laisse seul car il n'y avait rien de spécial au bar, il a fermé avec 6 clients à l'intérieur, qui fumaient et buvaient. Sauf qu'il a mis la musique trop fort (ce con) donc les voisins ont appelé les flics pour tapage. La police frappe au carreau, le barman fait sortir les clients par derrière, qui se font cueillir quand même. Il va ensuite ouvrir la porte aux flics à qui il refuse de donner son identité (alors qu'il est inscrit dans le registre du personnel!!!! L'abruti!) et il nie les faits avant de tout avouer.

Conséquence pour moi : trois infractions 1) tapage 2) fermeture tardive 3) tabac dans l'établissement

Donc je l'ai viré.

J'avoue que j'ai perdu mon sang froid quand j'ai appris par la police que j'étais convoquée pour une faute dont je n'avais pas été prévenue. Quand j'ai téléphoné à mon futur ex salarié, il n'a pas osé répondre, je lui ai donc laissé un message inaudible à la fin tellement je criais. Il a tellement flippé qu'il a mis deux jours à me rappeler, j'ai cru qu'il allait pleurer. Et ça m'a même pas attendrie.

J'ai changé!

Aaaaaah Thérèse... Une nouvelle habituée septuagénaire qui adoooooore s'incruster dans les discussions des clients du comptoir.

Thérèse est d'abord une voisine de la tour d'à côté. Elle avait l'habitude de venir une fois par mois boire un déca dans un coin discret, en lisant un bouquin.

Puis elle a muté.

Dorénavant elle sort le soir jusqu'à la fermeture, chez moi ou dans le bar d'à côté. Elle parle avec tout le monde (elle est assez drôle) mais elle est trrrrrrès collante. C'est une ancienne prof de français à la retraite, ancienne conseillère municipale, ancienne dépressive, qui vit seule et est un peu exclue.

Elle se fait virer des magasins chics de ma rue (alors qu'elle a du fric) car ils la prennent pour une clocharde. Ils ne veulent pas qu'elle essaye les fringues (alors qu'elle sent bon) en prétextant qu'aujourd'hui c'est une vente privée !

Sans se démonter, elle s'est renseignée sur les ventes privées et est revenue m'expliquer qu'elle avait la preuve qu'on lui mentait, puisque les ventes privées sont certes réservées aux clientes qui y ont été invitées, mais surtout ça doit précéder une période de soldes. Ce qui n'est pas le cas...

C'est vrai qu'au début moi aussi j'étais un peu méfiante, car elle ne voulait pas faire de carte bleue pour une seule consommation. Elle me demandait de noter un verre, qu'elle paierait la prochaine fois... Devant ma moue sceptique, elle m'a proposé de lui débiter 20€, comme ça elle pouvait venir consommer tranquillement jusqu'à ce que son solde créditeur soit épuisé! Là j'ai dit d'accord!

Un soir elle est arrivée avec un marginal de mon quartier que je connais bien et que j'ai même viré une fois de ma terrasse. Il s'était incrusté à une table avec des gonzesses, sans consommer et en les faisant chier.

Mais en arrivant au bras de Thérèse, je ne pouvais rien dire... De toute façon il semblait calme et Thérèse lui payait tous ses verres, donc pas de souci. Elle a même partagé son bouquet de fleurs qu'il lui avait offert, avec des clients et moi... Le pauvre...

Thérèse est donc la nouvelle tête connue du moment, à tel point qu'un de mes clients passe la tête par la porte avant de rentrer, pour me demander inquiet :"elle n'est pas là la vieille toupie?"

Well well well... Tout est un cycle et je suis une fois de plus dans le siphon des charges...

Une fois de plus j'ai émis l'idée de vendre mon affaire pour régulariser Rsi, Urssaf, loyer, caisse de retraite, ...

Finalement, après une grosse journée de stress à mon retour de vacances, j'ai opté pour faire patienter ma banquière en lui promettant des jours meilleurs à la rentrée.

Advienne que pourra, mon affaire tourne et je dois au moins payer mes fournisseurs pour ne pas entrer dans la spirale infernale des traites impayées.

Mais quel stress nondidiou! Moi qui me plaignait de pas en avoir assez dans mon ancien job, et qui me vantait de bien y résister en général, là je suis gâtée.

Le plus dur c'est de pleurer à 19h30 et d'animer le blind test à 20h00 en essayant de générer une euphorie générale. Je m'en suis assez bien sortie je pense.

Septembre va être décisif. Octobre encore plus car je fête les 3 ans du bar. Ça serait dommage de mettre la clé sous la porte juste avant, n'est ce pas?